Mais qu'est-ce qui t'es donc arrivé ? Raconte !
Quand je raconte mon histoire, j'ai l'impression de lire un des contes de capes et d'épées que me lisait ma mère jadis. Vous trouverez ça surement irréaliste voire idiot mais cette histoire est vraie. C'est la mienne.
Lorsque j’eus 16 ans, ma mère eu la bonne idée de me payer un voyage dans "
ces mers bleues azurs ou règnent le calme et la sérénité". Tous le monde ne cessait de lui répéter que ce n'était certainement pas le meilleur cadeau à offrir à une fille si jeune et
civilisée de surcroit ! Mais qu'importe ! Ma mère n'avait que faire des dires de ses gens et de sa famille, elle m'envoya donc sur la première frégate qui partait de Londres en direction d'une île qui se nommait Cuba. "
Pense à tout ce que tu vas découvrir durant ton voyage Mya ! N'est-ce pas une expérience extraordinaire ?" J'avais beau lui rétorquer que cela ne me plaisais guère, j'avais l’impression qu'elle ne m'écoutait pas, et cela depuis des années déjà...
Pendant le mois d'Aout de ma seizième années, je me retrouva donc sur un navire de taille moyenne, accompagnée de matelots à la mine patibulaire qui me lorgnaient continuellement en imaginant sûrement la taille de ma poitrine sous mes vêtements. Pendant des semaines nous ne rencontrâmes aucun obstacle qui ne pouvait être contourné ou affronté. Le temps passait lentement, très lentement. Je me retrouvais sans un chaperon, tandis que d'autres jeunes-filles de bonnes familles étaient en groupe et accompagnées ! Plus j'y réfléchissais, plus mon cœur se serrait à l'idée que ma propre mère m'avait littéralement éjecté de ma propre maison.
Cependant, le paysage était comme me l'avait promis ma mère. Magnifique, bien que très répétitif. Nous fîmes une première escale sur une île minuscule ou les marins s'en donnèrent à cœur joie avec les gourgandines et la taverne qui y étaient basées. Pour ma part, je préférais rester la plupart de mon temps dans ma petite cabine de bois brut, ayant faillit me faire violer la veille au soir par un ivrogne qui déambulait au même moment que moi sur la plage de sable fin.
Au bout du 37èmes jours de voyage, alors que j'étais en train de me brosser les cheveux dans ma cabine, la frégate fut soudain ébranlée de tous côtés. Le Capitaine et le Quartier-maître hurlaient leurs ordres aux matelots qui couraient se positionner à leur place. J'entendais des jurons fuser dans tous les sens lorsque soudain le navire semblât percuter violemment quelque chose d'autre. Dans un laps de temps qui sembla très court, j'entendis l'abordage des marins ennemis. Des pirates, très certainement pensais-je en me recroquevillant pitoyablement sur moi-même. Je n’eus pas le temps de trembler davantage qu'un vieux pirate au sourire édenté entra dans ma cabine en s’annonçant d'un grand coup de pied dans la porte en bois. Son regard lubrique courra sur tout mon corps, s'attardant sur ma poitrine et le bas de mon ventre que laissait deviner ma chemise de nuit que je pensais très épaisse et absolument peu seyante.
Je fus réquisitionnée sur le pont, avec le reste de notre équipage et des femmes qui ne cessaient de crier, de pleurer et de renifler bruyamment, ayant apparemment oublié les bonnes manières que leur avaient inculqué leurs mères. Des mèches folles s'étaient échappées de ma longue natte rousse que j'avais l'habitude de faire avant de ma coucher. Mes mains et mes lèvres tremblaient mais je m’efforçais de ne rien laisser paraitre. Un ami de Londres qui aimait me raconter des histoires de Pirates, m'avait affirmé que ces brutes n'aimaient pas les lâches. Je ne payais pas chère de ma peau. Avec un peu de chance ils me vendraient en esclavage... Où peut-être aurais-je dû prier la mort ?
Enfin, après une attente qui me parut excessivement longue, apparut le Capitaine du navire Pirate qui nous avait abordé. Il était grand, fort, avait une balafre sur sa joue droite. Il arborait un grand et magnifique chapeau noir orné de belles plumes blanches et ocres. Quand son regard croisa le mien je ne pus m'empêcher de baisser le mien, rougissant bêtement pour l'homme qui allait sceller mon destin à jamais. Il se mit à observer chaque femme, sous différents angles, vérifiant leurs dents, leurs ongles, leurs yeux, comme de vulgaires bêtes de ferme. Puis mon tour arriva. Je relevais les yeux avec fureur, prête à mordre s'il le fallait. Je refusais qu'on me vende comme un misérable bout de viande. J'étais prête à donner ma vie pour fuir cette vie d'esclave qu'il semblait nous promettre.
Il sembla me regarder longuement, très longuement. Scannant chaque partie de mon corps. Mais je ne baissais pas les yeux, je ne voulais pas. Finalement il s’éloignât prestement en donnant des ordres nets et précis à son Quartier-Maître. Et soudainement tout sembla tomber en morceaux. Les matelots qui refusaient de se joindre à eux furent embrochés sur leurs rapières tandis que les autres signaient ce qui semblait être une chasse partie. Une partie des femmes fut emmenée par un petit groupe de Pirates tandis que les plus vieilles, furent tuées plus humainement que les matelots précédents, une balle dans la tête.
Je pensais qu'on avait finis par m'oublier lorsque le Quartier-Maître Pirate vint me chercher personnellement. C'était un homme noir, très imposant et également d'une grande beauté. Malgré mes craintes, il me demanda très poliment d'aller chercher mes affaires dans ma cabine. Un fois mes affaires rassemblées, un matelot porta ma valise pendant que le Q-M m'accompagna sur leur propre navire. Dès que tous les hommes furent passés sur le navire ennemis et que celui-ci ai parcouru une bonne distance, le navire sur lequel je naviguais il y a de avait de ça quelques minutes encore explosa violemment, projetant à des mètres autour de lui des bouts de bois carbonisés, qui s'enfonçaient désormais doucement dans les profondeurs de l'océan.
J'eus le privilège d'être emmenée directement dans la cabine du Capitaine. La pièce était décorée sobrement, au centre de la cabine trônait une grande table ou était étalée une carte au papier jaunie et abimée par le temps. Une petite croix représentait surement l'endroit exacte ou se trouvait un trésor. Un lit assez imposant se trouvait à la droite de la table, tandis que siégeait de l'autre côté un bureau ou étaient empilés un nombre de lettres, vieilles cartes, missives et divers papiers surement importants.
On bout de ce qui me parut être des heures, on m'apporta néanmoins un repas chaud et consistant. J'eus tout juste finis de souper que le Capitaine ouvrit la porte et pénétra dans sa cabine. Il ne posa pas un regard sur moi avant de s'être servit un verre de Rhum. Et moi, pendant tout ce temps, je m'étais relevée inconsciemment, serrant ma serviette de table contre ma poitrine en espérant bêtement que cela me protégerais de lui... Quelle idiote. Il finit néanmoins par se tourner vers moi et il me demanda mon nom et les raisons qui m'avaient poussé à voyager sur cette frégate. Essayant de contrôler les tremblements de mes lèvres et qui ne pouvaient que s'entendre dans ma voix, je lui conta mon histoire rapidement.
- "
Et quel âge avez-vous Mademoiselle Bells ?" s'enquit-il d'une voix suave.
Je sursautais malgré moi et une fureur intérieure s'empara soudainement de tout mon être.
- "
Avec tout le respect que je vous dois 'Sir', je ne vois pas en quoi vous dire mon âge pourrait changer quoi que ce soit au dessein que vous avez prévu me concernant ! Vous avez forcément remarqué que je n'étais point trop vieille puisque j'ai échappé à recevoir sans procès une balle dans la tête, mais surement me trouvez-vous trop jeune pour me vendre en esclave comme les dames qui voyageaient avec moi ?
Cependant une intuition me pousse à croire que si je suis dans vos appartements en ce moment même c'est que vous vous doutez de mon âge et que vous aimez simplement les filles jeunes !"
Les mots étaient sortis s'en que je leurs en donne l'ordre. Je me mordis la lèvre inférieur mais ne baissa pas les yeux. Je devais s'en doute avoir l'air parfaitement idiote parce qu'il ne cacha pas son amusement et sourit franchement, révélant de belles dents blanches et bien alignées, assez rare chez les marins.
Puis, sans aucune formalité, il m'attira par le bras et m'embrassa. Il me força à ouvrir les lèvres dans un baiser possessif. Et lorsque ma langue eu rencontré la sienne, je ne pus que me laisser faire tellement j'étais envoutée par ces nouvelles sensations qui s'emparaient de moi, de mon corps tout entier. J'étais encore vierge à l'époque, et malgré mes craintes, pour ma première nuit d'amour il se montra doux et attentionné...
Il y a des moments ou la vie prend un tournant qui vous aurait parut incongru des mois voire juste des jours auparavant. Il m'offrit une place sur bateau, à ses côtés. Me forma au maniement de l'épée, du revolver et même de la barre. M’apprenant à me défendre à mains nues, à parler rudement pour me faire respecter, moi femme dans un monde d'hommes.
J'aurais espéré que cela dur toute la vie, mais tout homme se lasse d'avoir la même femme continuellement sous la main. Et un jour, il me fit gentiment comprendre que je devais à présent voler de mes propres ailes, sur un navire différent du sien. Que je devais trouver ma place dans un autre équipage et que grâce à son nom qui avait fait connaître le mien, je n'aurai aucun mal à me faire une place. Il me dis tout ça en me caressant la joue alors que nous étions allongé sur le lit après un long moment d'amour. J'aurais voulu le gifler, mais je le respectais trop pour ça. Alors je fis mes adieux à l'équipage du
BloodyBeast et descendis au port de
La Havane afin d'écrire ma propre histoire.